Qui ne rêve pas, tout en habitant en ville, d’avoir à proximité une jolie parcelle de jardin afin de cultiver ses fruits, ses légumes, ses plantes aromatiques, son fromage… ?
Avant tout, un peu d’histoire : Félix Volpette naît en 1856 avec sa fourche siamoise. Aux environs de 1890, le chômage augmente brutalement et la misère frappe les classes ouvrières à Saint-Étienne, entraînant son lot quotidien de manifestations violentes dans différents quartiers. C’est en lisant son journal qu’il découvre en 1894 l’initiative de Mme Hervieux qui, à Sedan, propose de louer à des chômeurs une parcelle de terrain à cultiver. Séduit, Félix Volpette, alors devenu prêtre, décide d’importer le concept à Saint-Étienne. Le succès est sans précédent : en quelques années seulement, la culture de près de 600 parcelles permet d’apporter une aide à plus de 3 000 démunis.
Aujourd’hui, les conditions de vie ont bien évolué et les jardins “ouvriers” sont devenus “familiaux”. Il ne s’agit plus de lutte contre la misère, mais de fruits et légumes bio, convivialité et rendez-vous de passionnés !
Sans que nous nous en rendions compte, notre jolie ville “noire” est devenue “verte”. Les 3180 jardins stéphanois représentent 89 hectares de terrain qui sont eux-mêmes répartis en 45 sections. Pour les fans de statistiques, 9 jardiniers sur 10 sont des hommes et 1 jardinier sur 2 est retraité.
Pour gérer tout cela, il existe de nombreuses associations s’occupant de la gestion des jardins, celles-ci font parties de 3 grands groupements dont un qui s’étend sur le territoire Ligérien :
- la Fédération des Associations des Jardins Ouvriers et Familiaux de la Loire
- Les Jardins Volpette
- Les Jardins du Puits Couriot
L’Association Volpette
J’ai eu l’occasion, lors de la réalisation d’une émission de radio, de visiter l’Association Volpette et de parcourir des parcelles plus jolies les unes que les autres.
Les jardins ne se voient pas forcément tous, certains sont petits, d’autres en hauteur ou encore en dehors de quelques kilomètres de la ville. Regarde, tu ne vas pas en revenir :
1 : Basse Jomayère 16 : Les Fougères 2 32 : Rue Beaune
2 : Batie 1 17 : Rue Jean Moulin 33 bis : Jeu de Paume
3 : Batie 2 18 : Malacussy 1 34 : Rue de la Tour
4 : Bel Air 19 : Malacussy 2 35 : SNCF 1
5 : Le Bernay 1 20 : Maugara 36 : SNCF 2
6 : Le Bernay 2 21 : La Métare 1 37 : SNCF 3
7 : Boulevard des Champs 22 : La Métare 2 38 : La Sapinière
8 : Carrefour 23 : La Métare 3 39 : La Taillée
9 : Chana-les-Champs 24 : Michon 40 : Tardy 1
10 : Le Cret de la Faye 25 : Montplaisir 41 : Tardy 2
11 : Le Cret du loup 26 : Le petit Cabaret 42 : La Vigourette 1
12 : La Croix de Mission 27 : Poyeton 43 : La Vigourette 2
13 : Le Devey 2 28 : Poyeton 2 44 : La Visitation
14 : L’engrenage 1 29 : Quartier Gaillard
14 bis : L’engrenage 2 30 : Reveux
15 : Les Fougères 31 : Rue André Ruel
Moi, c’est rue André Ruel que je me suis rendue en octobre dernier. Entre la ville et la campagne, j’ai découvert ce qui s’apparente à une véritable parenthèse. Je roule, klaxonne, fume, et puis je gare ma voiture, pousse un portail, et me retrouve dans un jardin où le calme règne, et où nous marchons doucement pour ne pas écraser quoi (ou qui) ce soit.
En me promenant, j’observe les fruits, les légumes, les fleurs, et même si l’hiver a tenté de nous gâcher ce plaisir, les odeurs sont belles et bien présentes. Je sens le romarin, le laurier, j’écoute Franco me conter l’histoire de ses vignes, de ses tomates… Ici il y a comme un goût de paradis. (D’ailleurs les tomates dans la mosaïque ci-dessous ont elles aussi eu un gout de paradis… Croquées sans sauce, elles n’ont pas duré longtemps).
En plus d’être facteurs d’insertion et d’entraide, ces jardins donnent à la nature la possibilité de reprendre ses droits. L’eau de pluie est récupérée et distribuée en fonction des besoins de chacun, les jardiniers s’entraident, les produits chimiques sont bannis au profit des méthodes alternatives afin de traiter les maladies des plantes… Depuis peu, l’association travaille même sur l’introduction des abeilles dans les jardins. En pollinisant, ces petites dames préservent la nature et permettent une augmentation des récoltes de fruits et légumes allant de 20% à 30% !
Ton jardin
Si tu trouves tes tomates fades, que tu as du temps à consacrer à la terre et que Cristina te confirme que les bottes te vont à merveille, tu peux toi aussi avoir un jardin. Il faudra, néanmoins, signer une sorte de contrat avec l’association. Sur celui-ci, quelques règles simples à respecter, comme par exemple :
- Tenir son jardin propre : Si tu comptais faire des barbecues entre amis tout l’été, c’est loupé ! (À moins que tu n’invites et soudoies grâce à ta goutte maison tous les jardiniers de ton secteur).
- L’adhésion coûte environ 120 euros la première année et 50 les suivantes.
- La vente des produits cultivés est formellement interdite. Cultive pour toi, ta famille et tes amis seulement.
- Il faut au minimum cultiver 5 à 6 légumes différents… Les courgettes c’est bon mais ça suffit pas dans la ratatouille, OK ?
Tu as envie toi aussi de slalomer entre les carottes et les choux ? Tu veux apporter ton aide à ces minis aubergines qui ont besoin d’un jardinier pour grandir ? Tu peux toujours contacter l’association, ils se feront un plaisir de t’accueillir au 21 Rue Aristide Briand et de la Paix, 42000 Saint-Étienne. Avant, appelle donc au 04 77 32 98 56 !
“Mangez moi mangez moi mangez moi” (Billy ze kick approuve ce message)
2 commentaires
Cela donne vraiment envie de s’y mettre !
Merci Nina 🙂
Cela donne vraiment envie de s’y mettre !
Merci Nina 🙂