Je ne suis pas une digital-native. J’étais à la fac quand j’ai utilisé pour la première fois un PC, celui qui a été installé dans le séjour, chez mes parents, à peu près en même temps qu’Internet arrivait dans les foyers. J’ai fait mes études le nez dans les livres ou sur les bancs des amphis, dans un contexte où la culture du mode projet n’était pas encore très répandue (hormis pour organiser les tournées des bars) et où la diffusion des connaissances était à sens unique (prof/livre > étudiant). Je ne suis donc pas tombée dans la marmite du net quand j’étais petite et beaucoup de concepts relatifs au réseau, virtuel ou non, me sont longtemps restés totalement étrangers.
Jadis nouveau jouet sympa mais qui arrachait la rétine, Internet a notamment permis de créer des communautés de geeks et de diffuser leurs cultures pour 1/ satisfaire leur soif de curiosité (oui, le geek est d’abord un curieux, pas juste un gros boutonneux à lunettes) et 2/ apporter des réponses à certaines questions de société apparues au fil des années. Ainsi, avec la crise ont fleuri grâce au réseau des idées pour travailler autrement, partager les connaissances librement, développer des projets alternatifs, réfléchir à de nouveaux modèles économiques, et tout un tas de mots qui commencent par ‘co-‘. Et concrétiser ces idées, c’est exactement ce qu’on fait à OpenFactory.
C’est pour qui ? On y fait quoi ? Pourquoi 42 ?
J’ai d’abord essayé de comprendre ce qu’était OpenFactory en théorie. Grave erreur. Je me suis vite retrouvée plongée dans les méandres des infos disponibles dès qu’on creuse avec les premiers mots-clés : FabLab, Tiers Lieux, Open Source, hacker, DIY… Autant dire que j’ai vite été noyée, moi la non-digital-native. Tous ces néologismes barbares qui arrivaient en même temps, c’était trop. Du coup, j’ai tenté une approche empirique de la bête et me suis installée un soir dans un canapé pour assister à l’une des Open Sessions du lundi. Au programme ce jour-là : monter une équipe pour participer à prochaine Nuit du Hack, un événement sur le mode ludique où l’on vient résoudre des énigmes ou partager ses astuces pour péter des pare-feux. Bref, un rendez-vous pour les geeks ultimes.
Et ça tombe bien, on est justement au bon endroit. OpenFactory, c’est le repaire des Supergeeks, toutes catégories confondues : ingénieurs, étudiants en Télécommunications, Community Managers, journalistes, graphistes, acteurs du monde associatif… bref, tous les curieux motivés par l’envie d’étendre leurs connaissances par la pratique et de manière informelle. Je n’ai pas capté la majeure partie des échanges de ce soir-là, trop techniques pour moi. En revanche, j’ai compris 1/ quelques blagues bien cryptiques (ce qui m’a donné l’impression d’être super intelligente pendant 2 minutes) 2/ que moi aussi j’étais peut-être une Supergeek sans le savoir et 3/ qu’on n’est pas là pour rester les fesses sur un banc à écouter un cours magistral, on n’est pas là pour se contenter de la théorie, mais on est là pour pratiquer, échanger, bidouiller et mettre les mains dans le cambouis.
Situé au cœur de la Cité du Design, OpenFactory regroupe tous ceux qui veulent créer, hacker et réparer dans un espace convivial et pluridisciplinaire disposant de toutes sortes d’outils pour la fabrication numérique (imprimantes 3D, fraiseuse numérique) ou le bricolage électronique (fers à souder, oscilloscopes, etc.), mais pas que. C’est aussi un espace de coworking (avec un wifi qui fonctionne très bien) et de détente (avec des bières qui fonctionnent aussi très bien). Le lieu accueille les particuliers ou les professionnels qui veulent prototyper des pièces, les porteurs de projets qui recherchent un accompagnement, et, de manière générale, tous ceux qui veulent se former, se perfectionner dans un domaine, ou en savoir plus sur certains sujets tels que l’utilisation d’internet avec les enfants, les monnaies locales complémentaires ou encore le bidouillage d’un smartphone. On n’est pas dans le quartier créatif pour rien.
OpenFactory propose en effet des conférences informelles, des rendez-vous pour les utilisateurs de logiciels libres ou des sessions d’impression 3D (agenda ici). Il suffit de pousser la porte, d’adhérer à l’association (12 euros) et hop ! Bienvenue dans la communauté des Makers ! Pas de panique : les projets et les activités ne sont pas limités aux domaines ultra-techniques, on peut aussi venir causer et prototyper jardinage, cuisine, couture, écologie, menuiserie, graphisme… ou encore murs d’escalade, pièges à moustiques ou tuning de camion (exemples là). Et pourquoi 42 ? C’est évident : parce que les makers stéphanois ont LA réponse à tout, pas vrai ? 🙂
Le lieu, ou plutôt le Tiers-Lieu, fait partie d’un réseau d’acteurs, dont on aura l’occasion de reparler, qui s’inscrivent dans la même lignée du partage des connaissances, tels Zoomacom (médiation numérique) et le Comptoir Numérique (espace de coworking). Et pour les curieux qui veulent approfondir sur les Tiers-Lieux, ça se passe sur Amazing, le média participatif consacré aux activité des Tiers-Lieux et aux réflexions sur les sujets connexes. Alors… ça y est ? Vous venez de vous rendre compte que vous êtes un Supergeek qui s’ignorait ? Bienvenue alors !
OpenFactory
5, rue Javelin Pagnon
Bâtiment 250
42000 Saint Etienne
Site Internet / Page Facebook / Twitter
6 commentaires
Ça a toujours l’air cool ces endroits ! Mais je me dis toujours que ce n’est pas fait pour moi, brontosaure encore plus ancien que toi.
Oui alors là détrompe-toi, c’est pas l’âge qui compte, c’est la qualité du WiFi 🙂
Encore faut-il avoir des idées et des besoins 😉 Je vais suivre leur page fb pour en savoir un peu plus.
Ça a toujours l’air cool ces endroits ! Mais je me dis toujours que ce n’est pas fait pour moi, brontosaure encore plus ancien que toi.
Oui alors là détrompe-toi, c’est pas l’âge qui compte, c’est la qualité du WiFi 🙂
Encore faut-il avoir des idées et des besoins 😉 Je vais suivre leur page fb pour en savoir un peu plus.