C’est dur de t’aimer AS Saint-Etienne.
Il y a des jours où je voudrais ne plus t’aimer. Pour ne plus avoir cette culpabilité d’être triste pour un “simple” sport.
Expliquer à tout le monde, qu’aujourd’hui t’as le bâbaud et que tout ça est lié à un match de football, entre 22 gars que tu appelles par leurs noms, comme signe ultime de distance entre toi et ce que tu aimes tellement. C’est dur de voir l’espoir, partir et revenir au rythme des buts et des actions, le tout concentré dans 90 minutes de pures émotions.
90 minutes c’est trop court pour influencer le reste de ton temps, 90 minutes c’est trop long pour attendre un coup de sifflet synonyme de soulagement.
C’est dur de t’aimer AS Saint-Etienne, parce que ça fait bien longtemps que tu représentes plus que ce simple carré vert. Je vois en toi un peu de ma mère et de mon père, mais surtout beaucoup de mon grand-père. Tu es le rempart de cette ville qui a porté la douleur des Hommes en bandoulière. Je te vois partout, dans les murs de ma ville, dans sa nature environnante, dans les premiers mots de mon fils, dans notre identité attachante.
J’aime les verts comme on aime un membre de sa famille. Car on n’aime pas les verts par hasard ou par effet de mode. Cet amour inconditionnel n’attend rien en retour, comme le dit cette si belle déclaration “Saint-Etienne, encore et toujours…“.
Ici quand ça va mal on souffre plus qu’ailleurs, car ici quand ça va bien, on aime plus qu’ailleurs. Oui c’est dur de t’aimer AS Saint-Etienne.
Ce n’est pas une question de victoire, de défaite, de montée, de descente. Car ce serait une insulte de penser que tout n’est lié qu’au football, sans vouloir paraphraser les mots de Shankly. C’est une question de fierté, d’identité et de valeurs, celles d’un peuple qui a tant besoin de ça, qui rumine et fulmine de pouvoir faire exploser sa joie. Celle de dire que Saint-Etienne existe et existera toujours, avec son équipe de football et tout ce qui a autour. Malgré les déclassements et les fermetures, malgré les moqueries, les attaques, les humiliations. Saint-Etienne sera et restera là ! C’est dur de t’aimer AS Saint-Etienne, car tu portes tout ce poids.
Regarde comme tu as ravivé la flamme, avec si peu d’éléments. Car elle ne s’éteindra jamais sur cette terre qui l’a cultivée si longtemps. J’aime les verts, j’aime Saint-Etienne et on l’exprime en chantant. Car oui c’est dur de t’aimer mais je t’aimerai même après la mort, à travers mes enfants.